"De vrais mensonges", Comédie vaudevillesque

"De vrais mensonges" de Pierre Salvadori avec Nathalie Baye, Audrey Tautou, Sami Bouajila...

Sortie le 8 décembre 2010.

 

La bande annonce ne nous emballait guère, le film s’avère nettement meilleur. La découverte de cette comédie vaudevillesque façon Feydeau ou Labiche est donc une belle (et bonne !) surprise. On apprécie la patte singulière du réalisateur qui s’approprie le plateau comme une scène de théâtre. Que ce soit dans les décors et leurs utilisations adaptées aux situations (cf. l’exquis aparté en ombres chinoises...) ou dans la façon de filmer au plus près les mimiques expressives des comédiens.
Quand Emilie (Audrey Tautou) reçoit une lettre d’amour anonyme, elle l’envoie à sa mère, dépressive depuis le départ de son mari pour une jeunette (excellente, Nathalie Baye), espérant ainsi lui redonner du baume au cœur. Opération réussie. Mais quand cette dernière croit reconnaître en Jean (Sami Bouajila), l’employé de sa fille,  l’amoureux transit, c’est le début d’une série de quiproquos irrésistibles de drôlerie, non dénués d’émotion. Si la triangulaire s’articule donc ici non pas autour “du mari, de la femme et de l’amant” mais de “la mère, la fille et l’amoureux”, elle n’en perd pas pour autant son intérêt, bien au contraire. On pourrait même y déceler un sujet évident de psychanalyse tant le regard porté sur la mère et la fille est révélateur d’une ambiguïté de relation. Voulant “sauver” sa mère, la fille inverse les rôles fondamentaux, se retouvant à une place qui n’est pas la sienne, oubliant ainsi de vivre pour elle. Le côté “amoral” de la mère vient renforcer cette ambivalence, conférant à chaque personnage une complexité juste et un caractère simplement humain. Un vrai bon moment de cinéma.

Ab.

 

"De vrais mensonges", l'interview

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