"No et Moi", Adaptation impersonnelle

"No et Moi" de Zabou Breitman. Avec Julie-Marie Parmentier, Nina Rodriguez, Bernard Campan, Zabou Breitman...

Sortie le 17 novembre 2010.

 

Comme pour son troisième film, en 2009, (“Je l’aimais” d’après le roman d’Anna Gavalda), ce sont les producteurs qui ont amené le projet de l’adaptation (cette fois, du livre “No et moi” de Delphine De Vigan) à la réalisatrice, Zabou Breitman. Et comme précédemment, celle-ci a d’abord refusé. C’est peut-être ce qui fait toute la différence avec son premier opus réalisé en 2001 “Se souvenir des belles choses” qu’on avait tant aimé, parce qu’il était porté avec la justesse, l’énergie et la singularité d’une envie véritable... et personnelle.
Désirant rester proche de l’écriture du roman, la cinéaste porte à l’écran une histoire d’amitié vouée à l’échec entre deux filles que tout oppose et qu’une seule chose lie : l’absence maternelle, symbolique pour l’une, physique pour l’autre. Lou (Nina Rodriguez), 13 ans, élève surdouée, entourée d’une mère dépressive (Zabou Breitman) et d’un père (Bernard Campan) cherchant à “faire au mieux”, s’attache à No (Julie-Marie Parmentier), 18 ans, sans famille et SDF. En colère contre l’injustice du monde, la jeune Lou va essayer, consciemment, de sauver No... inconsciemment, de se sauver elle-même. C’est pour nous, ici, dans cette ambiguïté que réside l’intérêt du film. Voulant coller à la réalité sans la sublimer pour ne pas esthétiser la misère humaine, en l’occurence celle des sans-abris, le traitement de l’image est moins “poétique” que d’habitude, plus brut, plus froid. On comprend et on apprécie pour le fond, mais on regrette aussi paradoxalement ce qui, pour nous, constituait, “le style” de Zabou... que ce soit au cinéma ou au théâtre, dans ses mises en scène.

Ab.

 

Rencontre avec Zabou Breitman

 

 

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