"Qui a envie d'être aimé ?", beau premier film sur un "Coming out spirituel"
"Qui a envie d'être aimé ?" de Anne Giafferi. Avec : Eric Caravaca, Valérie Bonneton, Arly Jover, Benjamin Biolay...
(1 h 29)
Sortie le 9 février 2011.
Sur le papier, il était difficile de faire plus singulier et plus casse-gueule. Pourtant, avec ce premier long-métrage, librement adapté du roman autobiographique de son mari Thierry
Bizot, “Catholique anonyme”, Anne Giafferi signe un petit bijou de tendresse et de justesse qui nous va droit au cœur. Un film ultra personnel qui touche paradoxalement
à l’universel.
C’est avec beaucoup de recul sur son sujet que la réalisatrice nous plonge dans la vie d’Antoine (Eric Caravaca), un homme “normal” qui va être touché par la foi. Dépassé par une
situation familiale chaotique, avec un père (Jean-Luc Bideau), incapable de lui exprimer son amour, un frère destructeur (Benjamin Biolay), complètement paumé et
une sœur (Valérie Bonneton qui apporte avec sa gouaille une bonne dose d’humour), en perpétuelle quête de l’amoureux idéal, Antoine doute. De lui, mais surtout de son fils (Quentin
Grosset) avec lequel il reproduit malgré lui le schéma familial. Grâce à une catéchèse (on adore l’analogie faite avec la psychanalyse !), il apprend à s’ouvrir aux autres, à reconnaître
ses failles et découvre qu’il partage avec le catholicisme les mêmes valeurs humaines. Jamais prosélytique, la cinéaste choisit de filmer cette “crise de foi” comme une relation extraconjugale,
Antoine ne réussissant pas à avouer à sa femme (Arly Jover) qu’il suit un séminaire religieux. Comme si son élan vers Dieu était honteux et qu’il devait rester caché, à l’abri
des moqueries. Un parti pris intéressant, jouissif à suivre, pour une histoire bien constuite qui mène ses idées au bout.
Ab.