Rencontre avec Philippe Le Guay, Fabrice Luchini et Sandrine Kiberlain

Jeudi 20 janvier 2011. Tour Rose.

Fan de Fabrice Luchini, je me faisais une joie de cette rencontre presse... Et comme bien souvent quand on attend avec impatience quelque chose, on est toujours un peu déçu. Non que je ne l'ai été par l'homme, mais plutôt par l'ambiance plutôt polaire qui régnait pour accueillir les deux comédiens et leur metteur en scène. Le prolifique acteur a fait de son mieux pour détendre une atmosphère probablement chargée de questions et d'impression, mais il n'en reste pas moins que le résultat fut décevant. Comme un malaise. De part et d'autre. Impressionnant ou impressionné, Fabrice Luchini ?

 

Philippe Le Guay : “Les bonnes espagnoles sont arrivées en France dans les années 50-55. J’ai grandi dans une famille bourgeoise et je garde un souvenir ému de notre domestique, Lourdès,  qui m’avait appris des prières en espagnol. Je les récitais mieux que les fables de La Fontaine ! Pour moi les actrices du film sont des “princesses” et elles savaient qu’elles seraient filmées de cette façon. J’avais conscience qu’un rapprochement avec l’œuvre d’Almodovar était possible, mais je ne voulais pas aller vers cette culture là.”

Fabrice Luchini : “Ce qui m’a impressionné dans le scénario, c’est l’éblouissement que découvre un homme qui s’ennuie, au contact d’un nouvel univers. J’aime qu’on ne soit pas dans le “politiquement correct”. En fait, c’est l’histoire d’une énamoration, comme en parle très bien Gilles Deleuze. Jean-Louis tombe amoureux d’un agencement (l’ensemble des femmes du 6e et ce qu’elles dégagent de vie et de liberté) pour finir par cristalliser sur une seule, Maria. Ce personnage est un cadeau, car c’est un rôle en creux, qui n’est pas de l’ordre du faire, mais qui est dans l’observation.”


Sandrine Kiberlain BDSandrine Kiberlain : “J’ai adoré interpréter cette bourgeoise qui pense être à sa place, et qui est en fait complètement barrée ! J’aime son côté toujours épuisé de n’avoir rien fait... Ce fut un véritable coup de foudre scénaristique. Elle pourrait être aigrie mais elle est attachante et derrière son apparente désinvolture se dessine une vraie blessure. Finalement jouer la légèreté montre bien la gravité. Quant à Fabrice... il faudrait que toutes les actrices aient la possibilité de lui donner la réplique. Je crois qu’il existe peu de gens comme lui qui ont accédé à cette liberté là.”

 

Ab.

 

Critique de "Les femmes du 6e étage" 

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